Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la-version-marocaine.com
Décrit ma réalité dans toute sa beauté, sa cruauté, son injustice et sa scandaleuse ''marocanité''...

Dieu ....Tu me manques ....

Dieu ....Tu me manques ....

Ce soir, je suis toute seule à la maison, C'est très rare et pour tout vous dire j'en avais besoin. On est dimanche, il est minuit passé, je viens de passer une journée des plus étranges, Et Dieu me manque.

Plusieurs heures au lit, puis plusieurs heures sur le canapé avec une boule au ventre et les larmes aux bords des yeux, pourquoi ? Je crois que c'est parce que Dieu me manque ...

J'ai vu un magnifique reportage sur Simone Signoret sur la 5, et quand Yves Montand son mari, criait son prénom dans le parc après sa mort, parce qu'elle lui manquait et qu'il était en colère contre elle, ça m'a fait instantanément monté les larmes aux yeux. Et comme j'étais seule chez moi, j'ai pleuré. Je me suis sentie bête mais j'ai pleuré ..Le cri d'Yves Montand était un prétexte à mes larmes, parce que la vraie raison, je la connais ..Dieu me manque.

J'avais toujours du mal à bouger, parce que je me sentais étrange. Mon téléphone sonne mais pas le courage de répondre. C'est ma mère, elle rappellera. Il resonne, c'est un ami, je n'ai pas envie de lui parler. Il a du comprendre pourquoi. Mes frères sur Whatsapp, ça je peux, des petits mots et puis s'en vont. Encore mon ami ...toujours pas le courage. Dieu me manque ...

Encore moins le courage de me lever et d'aller écrire, parce que je sais que si j'écris, je vais encore tout dire, et je n'ai pas besoin de savoir tout de suite , donc je me paye l'épisode 9 de Grey's anatomy en avant première, là où tout le monde prépare le mariage de Beley. Quand la limousine arrive devant sa maison et que c'est le Dr Richard Webber qui ouvre la portière ...ça me fait pleurer, fait chier je dois arrêter mes conneries ... je finis l'épisode et je me lèvre pour allumer mon PC et j'écris.

 

Quand je suis dans ces états là, j'ai une méthode simple qui m'évite de rentrer dans des délires sans limites. C'est celle de me limiter au faits, rien que les faits. Alors qu'est ce qui se passe encore ? 

Cette semaine c'était la fin d'un de mes mondes, et le début de la fin d'un autre. De ces fins qui vous laissent sans voix, limite dans un état de choc émotionnel. Je vous rassure, rien à voir avec les mayas, les Ankas, les bou3ous et les 3icha 9andicha. C'était plutôt de ces fins où je perds la main, je ne contrôle pas, c'est soit mon inconscient qui prend le relais et qui gère, soit ce sont les événements de la vie quotidienne et terrestre et là j'arrête de luter, je laisse couler et je deviens spectatrice de ma vie ..pour un moment.

Et curieusement, Dieu que j'avais aimé au début de ma vie d'adulte, que j'ai même côtoyé cinq fois par jour pendant plusieurs années a commencé à terriblement me manquer durant cette journée.

 

Ma mémoire émotionnelle a le souvenir qu' à la fin de chacun de mes précédents mondes, je faisais appel à lui, et il m'aidait à supporter. Il me disait que j'étais quelqu'un de bien parce que je lui parlais cinq fois par jour et que je ne mangeais pas de porc, parce que je ne fourniquais pas hors des liens sacrés du mariage et que je faisais le ramadan, et que ce n'est qu'un monde qui vient de finir mais le plus beau, le plus grand et le plus éternel c'est celui que j'aurais chez lui, si je continue à être une bonne fille. Celui où des rivières de vins coulaient à longueur de journée et où il fait toujours 25 ou 26 degré. J'avais parfois envie de lui demander si c'était du rouge ou du blanc parce que moi je n'aime que le blanc, et que si les femmes avaient droit à des apollons ou l'équivalent des 72 vierges des mecs, mais je n'osais pas, j'avais trop peur qu'il le prenne mal.

Bref, après qu'il m'ait dit tout cela, j'essuyais mes larmes, je me lavais le visage, je faisais mes ablutions et je me disais : ''Fuck, allez tous vous faire foutre, Dieu est avec moi''. Cela avait le mérite de laisser le temps au temps de faire son travail.

 

Puis un jour, Dieu m'a posé un lapin, puis il m'a quittée. Je n'ai même pas pleuré parce que c'était prévisible, ça faisait quelques temps que notre couple battait de l'aile. Il n' y a pas eu de tromperie ni de sales coups, non. Nous, nous sommes des gens bien, la séparation se passe dans le calme et la sérénité chez les gens de notre race. En plus, nous n'étions pas en communauté de bien, ça a facilité les choses, tout le monde sait que lors des séparations, c'est toujours l'argent qui fout la merde.

Je me suis donc affranchie de cette relation tout en lui étant reconnaissante de m'avoir accompagnée durant toute la phase de ma vie où j'avais besoin de lui, cette phase où mon intelligence émotionnelle n'était pas encore prête à vivre sans lui et à admettre qu'après ma mort, il n y' a rien, et que la vie est belle malgré cette énormité.

Evidemment, les premiers mois étaient un vrai bonheur, une libération au vrai sens du terme, je sortais d'une prison où je me torturais l'esprit si par malheur j'avais gouté un peu de vin, où faire l'amour avait un goût d'enfer qui m'interdisait d'écouter mon corps et ses désirs, et où je me sentais coupable si un connard laissait trainer ses yeux trop longtemps sur mes belles fesses bombées.

Je ne crois pas que ma vie quotidienne ait fondamentalement changé puisque de toute façon on ne vivait pas ensemble constamment, Dieu est un homme occupé voyez-vous. Par contre là où tout a changé c'est bien dans ma tête. Je me suis sentie adulte à part entière, adulte et libre, assumant mes choix sans devoir toujours me cacher derrière mon Dieu, faisant l'amour par amour et par envie et pas par devoir conjugal, et surtout hors tout devoir conjugal, savourant du vin parce que c'est bon et sans sentir les lames du feu de l'enfer me lécher des cuisses, et pleins d'autres choses que je ne vous dirais pas ici et qui m'ont rendue tellement heureuse.

 

Dans des moments d'extrême bonheur, et j'en ai connu pas mal dernièrement, je me retournais quand même vers lui ou son équivalent, bref, cette puissance supérieure qui est quelque part ou partout et qui est derrière tout ça, pas celui qui faxe des sourates à un seul destinataire et qui a fait du Bouraq, la première compagnie aérienne de l'histoire de l'humanité. J'avais une pensée pour remercier l'univers ou l'universalité de ce magnifique don qu'est la vie. A Mykonos, allongée sur un transat à Côté de ma rosebonbona de copine, une coupe de vin blanc à la main, ou dans les bras de mon fils qui me tapote le dos en me disant, tu sais mama, moi je t'aime. Oui je remercie je ne sais qui pour la vie.

 

Et puis des moments comme ce soir où mon immunité émotionnelle est au plus bas, où le logos n'arrive pas à prendre le pas sur l'opium des peuples, où la douleur que je ressens dans l'âme est trop puissante pour être soignée par un remède terrestre, Dieu me manque .., le pouvoir qu'il avait sur moi me manque, et ses histoires de rivières, de jardins d'Eden et d'orgies me manquent aussi.

 

Puis les faits, rien que les faits ... et un souvenir récent de baisers émus sur les cheveux, le front et les yeux, puis de quelqu'un qui me prend dans ses bras et me serre fort pour me consoler alors que ma douleur lui est incompréhensible puisqu'invisible, ses efforts pour me faire rire et me voir sourire, son empathie troublante et le bonheur dans ses yeux après mon premier sourire ... et le souvenir de Dieu s'éloigne, il est remplacé par celui de l'homme, parce que si Dieu aussi invisible qu'il soit avait autant de pouvoir sur moi c'est que l'homme qui lui, est bien visible, pourrait avoir le même, il suffit que je le décide. Puisque finalement tout se passe dans la tête.

 

Dieu, je t'ai aimé puis on s'est quitté, maintenant je crois en les hommes, tes créatures, et ne sois pas vexé ! N'est ce pas toi qui m'a appris qu'un la fin d'un de mes mondes un autre viendra ? ...

 

Et tu sais quoi ? Tu avais raison ...

 

 

 

Marrokia Version ''Ex de Dieu''.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
S
Pas seulement son ex, mais la preuve irréfutable qu'il est là, dans ta tête, cette intelligence dans ton texte, ce texte
Répondre
A
très fort et trop profond . je crois qu il faudrait le lire à plusieurs reprises pour en extraira ce quiproquo et ces nombreux enchevêtrements qui nous poussent à des tas de questions sur ces changements de positions dans le jeu de simulation ...DIEU , dieu ET L HOMME ...et puis il y a toi au fond des multiples choix que nous offre la vie ...toi qui a su te rebeller contre tout ce monde qu on nous impose juste parcequ on n est malheureusement que des esclaves exécuteurs... <br /> FABULEUX...POUR NE PAS DIRE AUTRE CHOSE....
Répondre
A
wallah je me retrouve très bien dans ce chef d oeuvre ...donc c est moi le, rebelle à la recherche de son équilibre sacré...SALUT L AMIE .
L
Merci azzeddine, j'apprécie ...sauf que je ne me vois pas comme une rebelle, disons que j'ai juste eu la chance de pouvoir bénéficier du libre arbitre, et c'est devenu une nécessité pour mon équilibre ...du coup ça donne des choses comme ça ...;)
Y
J'aime bien la découverte de ce nouveau chemin... Essaie de le vivre aussi librement que possible...
Répondre
L
Promis yul ...;)
H
mécréante et la fidélité bordel, tu en fais quoi. :)
Répondre
L
..Mais je suis fidèle ..à mon infidélité ;)
Contact